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Posté sur sa page facebook:
C’est avec beaucoup d’émotion et une infinie tristesse que nous apprenons le décès de Pierre Rabhi ce 4 décembre 2021 à l’âge de 83 ans.
Paysan, pionnier de l’agroécologie, écrivain et conférencier, homme d’engagement, enfant du désert devenu philosophe, Pierre Rabhi a été nourri tout au long de sa vie par la beauté et l’harmonie de l’univers. Il aura inlassablement œuvré pour favoriser l’avènement d’un monde humaniste et respectueux de la nature.

Né à Kenadsa dans une oasis du désert algérien, il fut déchiré entre une origine musulmane et une éducation chrétienne, un cadre traditionnel et la modernité. Petit employé de banque, puis ouvrier, travailleur immigré confronté à l’absurdité de l’univers urbain et de la vie en entreprise, il voulut expérimenter une autre façon de vivre en lien avec la nature. Il parvint, en compagnie de sa femme Michèle et de leurs cinq enfants, à vivre des ressources d’une petite ferme en Ardèche – Montchamp – lieu cher à son cœur, réalisant ainsi son rêve de retour et de recours à la terre. C’est au contact de la nature qu’il forgera ses intimes convictions. Du sol caillouteux de sa ferme, il fera une oasis de verdure, laissant à sa famille une terre fertile. Il cherchera à partager et à transmettre ses intuitions et son savoir agroécologique et lança en France, en Afrique sahélienne et au Maghreb, de nombreuses initiatives pour contribuer à l’autonomie, la sécurité et la salubrité alimentaires des populations.
Pendant près de soixante ans, il a ainsi soutenu le développement de l’agroécologie à travers le monde, participant à la formation de milliers de paysans aux pratiques agricoles écologiques (centre de Gorom-Gorom au Burkina Faso, au Niger, au Togo, au Bénin, au Maroc, en Tunisie, en Palestine ou en Mauritanie) témoignant inlassablement de son parcours et répondant toujours avec humilité et bienveillance aux nombreuses sollicitations. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages et de plusieurs dizaines de préfaces, il rencontra une vaste audience avec son ouvrage Vers la Sobriété heureuse, où il prône la modération et le respect de la nature. Pour des centaines de milliers de personnes, ce livre a été le début d’un chemin et un véritable éveil.
Initiateur de plusieurs ONG, partageant les valeurs de la Charte pour la Terre et l’Humanisme qu’il avait posées, et avec lesquelles il gardera tout au long de sa vie un lien privilégié, toujours soucieux de leur devenir, il répétera sans se lasser que nous devons « d’abord nous changer pour changer le monde ».
Nous le remercions du fond du cœur pour tout ce qu’il nous apporté : solidarité, fraternité et humanité. Sa manière d’appréhender le monde, de se préoccuper du destin des plus démunis et son amour de la Terre-mère resteront une grande leçon pour nous tous.
Nous tenons à témoigner de notre amitié et de notre affection à son épouse Michèle, à ses enfants et à leurs conjoints et compagnes, ainsi qu’à ses petits-enfants qu’il aimait profondément.
*Terre & Humanisme, Les Amis de Solan, Les Amanins, Fonds de Dotation Pierre Rabhi, Mouvement Colibris, terre & Humanisme Maroc, Coopérative Oasis.

Paix et amour …

Pierre Rabhi, « Vers la sobriété heureuse »

Il ne suffit pas de se demander :
« Quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? », il faut également se poser la question : « Quels enfants laisserons-nous à notre planète ? ».

« En même temps que le réenchantement du monde que nous aurons à accomplir, la beauté étant à l’évidence une nourriture immatérielle absolument indispensable à notre évolution vers un humanisme authentique, nous devons également et impérativement trouver une façon juste d’habiter la planète et d’y inscrire notre destin d’une manière satisfaisante pour le cœur, l’esprit et l’intelligence.

J’entends par beauté celle qui s’épanouit en générosité, équité et respect. Celle-là seule est capable de changer le monde, car elle est plus puissante que toutes les beautés créées de la main de l’homme, qui, pour foisonnantes qu’elles soient, n’ont pas sauvé le monde et ne le sauveront jamais.

Pierre Rabhi En réalité, il y va de notre survie. Le choix d’un art de vivre fondé sur l’autolimitation individuelle et collective est des plus déterminant, cela est une évidence. ».

infos sur Pierre Rabhi https://www.pierrerabhi.org